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Hervé Nifenecker, Secrétaire général du collectif Sauvons le Climat

 

La Commission Européenne vient de publier un Livre Vert sur l'efficacité énergétique dans lequel elle propose de ramener, d'ici 2020, la consommation européenne d'énergie au niveau de 1990, alors qu'elle a augmenté de 10 % et que, si rien n'est fait, elle augmentera encore de 10 %. Au total, l'enjeu serait donc d'améliorer l'efficacité énergétique de 20 % d'ici 2020.

Le Livre Vert explique que l'application rigoureuse de mesures déjà décidées permettrait de faire la moitié de ce chemin, mais que d'autres mesures seront nécessaires pour atteindre l'objectif, tant au niveau communautaire qu'aux niveaux nationaux, régionaux et locaux, ainsi que dans les comportements individuels des citoyens-consommateurs.

Le Livre Vert sur l'efficacité énergétique et les économies d'énergie pose 25 questions auxquelles les citoyens d'Europe sont invités à répondre avant le mois de décembre de cette année, leurs réponses devant enrichir le débat, faciliter la prise de conscience des enjeux et permettre à la Commission Européenne de préciser et affiner ses propositions en 2006.

Le collectif "Sauvons le Climat" est bien sûr favorable aux économies d'énergie et aux mesures visant à améliorer l'efficacité énergétique. Il doute cependant que la discussion de ces mesures puisse se faire sans prendre en compte l'ensemble des critères pertinents, tels que les coûts, la dépendance énergétique et, plus particulièrement, les rejets de CO2. À titre d'exemple, dans le bâtiment les toits solaires assurant l'électricité et le chauffage ou les pompes à chaleur, le développement de véhicules hybrides biénergie pour le transport, l'énergie nucléaire pour la production d'électricité sont susceptibles d'aboutir à des réductions plus importantes des rejets de CO2 à un meilleur coût que certaines des mesures uniquement centrées sur l'efficacité énergétique et les économies d'énergie proposées dans le Livre Vert. La séquestration du CO2 émis par les centrales au charbon réduirait sensiblement leur efficacité énergétique mais diviserait par 4 ou 5 leurs rejets de CO2.

"Sauvons le Climat" recommande aussi que des études sérieuses soient faites pour vérifier que la production distribuée d'électricité présente un véritable intérêt en termes de réduction des rejets de CO2, comparée notamment à une production nucléaire centralisée.

Enfin, le rejet du traité constitutionnel ne permettant pas à la Commission de disposer de responsabilités nouvelles en matière de politique énergétique, "Sauvons le Climat" exhorte les responsables politiques français à soutenir vigoureusement la mise en oeuvre de mesures efficaces de réduction des rejets de CO2, tout particulièrement dans le cadre du G8 élargi aux grands pays émergents. Le plan d'action défini à Gleneagles marque en effet un pas dans la bonne direction, mais ne permet pas en l'état de réduire de manière significative les rejets de CO2. Il y manque en particulier l'attribution d'un coût au CO2 émis et, surtout, l'adhésion effective des pays non signataires du protocole de Kyoto. Tout doit être mis en oeuvre pour aboutir sur ces deux points, d'autant plus que les actuels pays en développement ont des besoins de plus en plus grands en énergie. Les pays développés seraient donc bien inspirés d'aider ces pays à se développer dans un contexte de bonne efficacité énergétique et à privilégier les technologies les moins émettrices de CO2.

Le collectif "Sauvons le climat", fondé en mai 2004, a pour ambition d'informer nos concitoyens, de manière indépendante de tout groupe de pression ou parti politique, sur les problèmes relatifs au réchauffement climatique et sur les solutions proposées pour le ralentir. Il est doté d'un comité scientifique, présidé par Michel Petit, ancien responsable du groupe français d?experts au GIEC. Son manifeste a déjà été signé par plus de 2000 personnes.

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