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La question des déchets nucléaires

  • Publié le 14 mars 2008
SLC
  • Nucléaire

 

Les quelques éléments qui suivent permettent de se faire une idée un peu précise du danger que pourrait représenter un stockage souterrain des déchets nucléaires.

Contrairement aux déchets chimiques comme l’Arsenic, le Plomb, le Cadmium dont la durée de vie est infinie, les déchets nucléaires ont le bon goût de disparaître avec le temps, même si, pour certains d’entre eux il faut très longtemps. Bien plus, et cela est, en général, soigneusement passé sous silence, plus les déchets nucléaires vivent longtemps et moins ils sont dangereux ! Par exemple l’Iode 129 qui a 15 millions d’années de durée de vie est 1,5 milliard de fois moins radioactif que l’Iode 131, responsable des cancers de la thyroïde de Tchernobyl.

Les déchets actuels sont entreposés, sous surveillance, en surface, sans qu’aucune conséquence sur la santé publique ait jamais pu être observée. Des conséquences graves pour la santé publique ont, toutefois, été observées dans le cas de l’ex URSS où le plutonium issu des usines militaires de l’Oural étaient purement et simplement rejeté dans l’environnement ! On ne peut exclure complètement des conséquences sérieuses qui pourraient être dûes à un incendie criminel de piscines de stockage de combustibles irradiés, par exemple. Le bon sens dit qu’un stockage à quelques centaines de mètres de profondeur sera encore plus sûr qu’un stockage en surface ou en sub-surface. Or tout se passe comme si un grand nombre de nos compatriotes craignaient davantage un stockage en profondeur qu’un stockage en surface ! Non seulement les générations présentes n’auraient rien à craindre d’un centre de stockage souterrain, mais de nombreuses générations futures non plus ! Le seul risque éventuel, faible en toute occurrence, ne pourrait être lié qu’aux transports des déchets.

Une fois enfouis les déchets ne pourraient revenir en surface qu’au bout d’un très long temps après qu’ils aient été dissous par l’eau. On sait que, dans le pire des cas, l’eau souterraine ne pourrait venir au contact des noyaux radioactifs, après corrosion de leur enveloppe de protection, que dans au moins 10000 ans, plus probablement plusieurs centaines de milliers d’années. Dans ces conditions les noyaux les plus radioactifs, Césium 137, Strontium 90 et actinides mineurs (Américium et Curium) auront disparu depuis longtemps ! Le Plutonium et le Neptunium eux mêmes sont très peu solubles dans l’eau et peu mobiles. Une faible couche d’argile de quelques mètres d’épaisseur suffirait à ce qu’ils ne puissent jamais revenir en surface. Or la couche d’argile du site de l’est de la France a 150 mètres d’épaisseur ! Pratiquement seule l’Iode 129 devrait se retrouver dans les nappes phréatiques en liaison avec le site de stockage dans quelques centaines de milliers d’années, la durée du processus de relâchement atteignant aussi quelques centaines de milliers d’années. La règle fondamentale de sûreté imposée par les autorités de sûreté pour la mise en fonction d’un site de stockage impose que l’augmentation de l’irradiation des populations les plus exposées n’excèdent pas le dixième de la radioactivité naturelle. Toutes les simulations effectuées montrent que cette limite ne devrait être atteinte à aucun moment du futur, sauf, éventuellement, en cas d’intrusion volontaire dans le site de stockage, et ce pour les intervenants eux-mêmes. On peut aussi montrer que même dans le cas d’un tremblement de terre provoquant des failles dans la couche d’argile les conséquences pour les populations locales resteraient très limitées.

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