Claude JEANDRON
  • Nucléaire
  • Transition énergétique
  • PPE

Un rapport plus partisan que factuel

Une Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires avait été créée, à la demande de Madame Pompili, et le rapport de cette commission, rédigé par Madame Pompili,  vient d’être diffusé dans le public.

Cette publication venant à la fin du débat public sur le PPE, n’est clairement pas neutre mais apparaît comme un plaidoyer à charge contre le nucléaire. Incapable de citer des cas précis dans lesquels la santé publique des Français aurait été atteinte du fait des activités nucléaires le rapport glose sur les risques hypothétiques pour diffuser la peur parmi nos concitoyens, par une technique maintenant bien connue et pratiquée par des organisations comme Greenpeace.

Madame Pompili, élue députée EELV en 2012 avec le soutien du PS, s’est ralliée à EM pour les élections de 2017 et a été élue, sans renoncer, bien sûr, à ses complicités avec ses anciens camarades. C’est ainsi que les personnalités associatives consultées par la commission ont été :

  • M. Yves Marignac, directeur de Wise Paris, avec deux interventions.
  • M. Yannick Rousselet, responsable nucléaire de Greenpeace France, avec deux interventions.
  • Mme Charlotte Mijeon M. Martial Château, Réseau Sortir du nucléaire
  • M. Arnaud Schwartz, secrétaire national de France Nature Environnement et M. Jean-Dominique Boutin, FNE
  • M. Eric Guéret et Mme Laure Noualhat Journalistes, auteurs du  « documentaire » Sécurité nucléaire : le grand mensonge
  • M. Mycle Schneider, consultant anti-nucléaire international bien connu
  • Mrs. Bernard Laponche et Jean-Claude Zerbib, (curieusement Benjamin Dessus a été oublié), Association Global Chance
  • M. Roland Desbordes, Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) (sans doute l’expert santé publique à défaut d’académicien de médecine)
  • Aucun représentant des Académies (Sciences, Technologies ou Médecine)
  • Seule la  SFEN a passé le filtre anti-nucléaire avec Mme Valérie Faudon, déléguée générale  et M. Maurice Mazière, porte-parole
  • À l’exception de la SFEN aucun représentant  des Sociétés Savantes (SFP, SFC, SFBC….)

 Dans ces conditions, nous ne sommes pas surpris lorsque plusieurs membres de la Commission ont regretté que « ce rapport, clairement à charge, surévalue les risques liés à la sûreté et la sécurité des installations nucléaires sans en apporter de démonstration pertinente. En partant d’un postulat erroné, selon lequel il ne conviendrait jamais de remettre en cause la parole des observateurs anti-nucléaires qui ont été interrogés par la Commission d’enquête, le rapport ne pouvait éviter l’écueil de la subjectivité et du biais idéologique. En effet, la philosophie générale du rapport consiste à battre en brèche les propos des défenseurs de la filière nucléaire tout en surexposant les constats des intervenants anti-nucléaires, sans véritable critique. Le nombre de citations directes et la place de choix donnée aux anti-nucléaires suffisent à le prouver. »

Un rapport aussi partisan qui n’a été approuvé que par 15 députés ne saurait, d’ailleurs être considéré comme reflétant l’avis de tout le parlement ! Il décrédibilise en filigrane le rôle de l’ASN, puisqu’il laisse entendre que cette dernière n’aurait pas tout vu, donc n’aurait pas assumé correctement sa fonction, ce qui est objectivement faux ! Le manque flagrant d’objectivité de ce rapport d’enquête, rédigé par une petite minorité de parlementaires, et qui va jusqu’à la malhonnêteté intellectuelle, est un grave dévoiement du pouvoir d’investigation qui leur est octroyé. Il faut le dénoncer avec force, car c’est une atteinte majeure au fonctionnement de la démocratie : si on ne peut plus faire confiance à l’objectivité d’un rapport d’enquête parlementaire, où va-t-on ?

Enfin, si certaines des propositions de la Commission d’enquête tentent d’améliorer encore la sûreté des réacteurs et des installations nucléaires, le ton général du rapport ne peut que saper la confiance des Français dans un système qui leur a fourni une électricité bon marché (deux fois moins chère que celle payée par les  Allemands), écologique (émissions de CO2 par kWh 5 fois plus faibles qu’en Allemagne), propre (les poussières et gaz toxiques émis par les centrales à charbon allemandes sont à l’origine de 20000 décès évitables en Europe) et n’ayant causé aucun mort dans le public depuis 40 ans. La confiance des Français envers les autorités qui seraient amenées à gérer une situation de crise est un élément essentiel pour lutter contre des comportements de panique qui sont ceux qui pourraient avoir les conséquences les plus regrettables.

Ce rapport est donc une mauvaise action envers le climat que SLC ne peut que condamner.

COMMUNIQUES

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