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Analyse du remplacement d’un réacteur nucléaire par des ENR intermittentes

  • Publié le 8 novembre 2018
Sauvons Le Climat
  • Nucléaire
  • Eolien et solaire
  • CO2 et GES
  • La Transition Energétique

Selon la LTE, Loi sur la transition énergétique, le parc de production d’électricité doit évoluer de façon que la consommation d’électricité d’origine nucléaire ne dépasse pas 50 % de la consommation totale. Le président de la République a ajouté que les émissions de CO2 dues à la production d’électricité ne doivent pas augmenter. Cela signifie qu’une partie du parc nucléaire devrait être remplacée par des éoliennes et du photovoltaïque sans qu’augmente la production à partir d’énergie fossile.

Dans cette note on explique pourquoi il faut pour cela une capacité éolienne ou photovoltaïque plus importante que ce à quoi l’on peut penser, ce qui conduit à d’importants excédents de production, et on analyse les possibilités et la valeur des exportations en tenant compte de la limite des capacités de transport vers les pays étrangers (les interconnexions).

Mais il ne suffit pas de remplacer une possibilité de production nucléaire par la même possibilité de production éolienne et photovoltaïque. En effet, ces deux dernières, intermittentes, n’apportent pas une production en phase avec la demande. Comme la France exporte plus qu’elle n’importe, si l’on arrête une capacité nucléaire, la production manquante pourrait être remplacée par une diminution des exportations. Mais cela ne serait pas suffisant. Il faudrait implanter des surcapacités de production éolienne et photovoltaïque.

Pour analyser cela de manière quantitative, Henri Prévot a développé des outils de simulation[1] qui équilibrent heure par heure consommation et fourniture d’électricité. Avec eux, on peut savoir tout d’abord de combien, à la suite de l’arrêt d’une capacité nucléaire, les exportations diminueront et la production à partir d’énergie fossile augmentera, puis de combien il faudra augmenter les capacités de production éolienne et photovoltaïque afin de rétablir les émissions fossiles à leur valeur initiale, et enfin quelles seront les exportations associées à cette production éolienne ou photovoltaïque souvent excédentaire.

En prenant comme cas d’étude la centrale nucléaire de Fessenheim, on montre que l’arrêt de la centrale nucléaire aura pour effet de diminuer les possibilités d’exportation de 6,4 TWh. Pour ne pas augmenter la production à partir d’énergie fossile et donc l’augmentation des émissions de CO2 en France et dans les pays voisins, il faut une nouvelle capacité éolienne 4,4 fois supérieure à la capacité nucléaire arrêtée, et ou une nouvelle capacité photovoltaïque 11 fois supérieure à la capacité nucléaire arrêtée.

Tout cela conduit à une forte augmentation des dépenses.  Notre analyse aboutit à une évaluation de 700 à 900 millions d’euros par an, sans produire plus d’électricité ni émettre moins de CO2, Il y a évidemment mieux à faire : le même investissement permettrait de produire de 2 à 3 millions de MWh par an en Afrique subsaharienne en évitant l’émission de 3 millions de tonnes de CO2, par an.

Les détails sont explicités dans une note de Henri Prévot que vous trouverez sur le site de « Sauvons Le Climat »  https://www.sauvonsleclimat.org/fr/base-documentaire/analyse-du-remplacement-d-une-capacite-nucleaire-par-de-l-eolien-et-du-photovoltaique

 

[1] http://www.hprevot.fr/calcul-parc-prod-electr.html

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