Sauvons Le Climat

...mais la France est un peu à la traîne !

Dans une récente étude, l’association « transport et environnement » (T&E) a étudié l’évolution des achats de bus en Europe[1]. Le rapide développement des bus à « zéro émissions » (essentiellement électriques) a été noté et on peut utiliser cette étude pour examiner l’évolution de ce marché à travers l’Europe.

 

Cette étude montre que les bus électriques représentent 50 % des achats de nouveaux bus en 2024, mais la ventilation est fortement variable suivant les pays. On prendra quelques pays emblématiques.

 

France

Allem.

UK

Italie

Espagne

Pologne

Suède

Norvège

Finlande

% bus elec.

33 %

25 %

56 %

42 %

52 %

27 %

85 %

98 %

100 %

% bus gaz

39 %

2 %

0 %

31 %

4 %

21 %

5 %

2 %

0 %

 

En plus des bus électriques (ci-dessus), les bus hydrogène ne se développent guère (3-4 %), presque exclusivement en Allemagne (9 %), en Espagne (5 %) et en Pologne (5 %). L’Europe s’achemine vers la généralisation des achats de bus « zéro émissions » en 2027. Cela serait particulièrement efficace pour la décarbonation dans des pays comme le France ou la Suède, où les émissions de CO2 de l’électricité sont inférieures à 50 g/kWh. Outre les réglementations européennes, qui prévoient une interdiction des bus thermiques en 2035, une étude de « Sauvons le Climat »[2] a montré que les bus électriques étaient déjà d’un coût d’usage inférieur aux autres propulsions, même diesel. Les bus urbains ont de très nombreux arrêts-démarrages qui sont très consommateurs de carburant, alors que les bus électriques récupèrent l’énergie de freinage.

Si l’on constate que la France est un peu à la traîne, cela tient au très puissant lobby du gaz, qui cherche à convaincre les municipalités et les collectivités d’utiliser le gaz naturel en arguant qu’une partie de ce gaz (~10 TWh sur une consommation de 360 TWh en 2024) est renouvelable. Dans notre étude, on montrait les dangers du piège gazier car acheter aujourd’hui des bus au gaz conduit à s’enfermer dans ce carburant pour une quinzaine d’années. Les gaziers s’appuient aussi sur les préférences de nombreuses municipalités influencées par « les verts » pour le gaz contre l’électricité nucléarisée (Grenoble p. ex.). Dans l’étude de « T&E », on note assez justement : « L’une des explications possibles à ce retard tient dans le choix de certaines collectivités, comme l’Île-de-France, de miser sur le gaz et le biogaz. Avec 39 % de bus neufs roulant au gaz en 2024, la France est un des principaux pays à miser sur cette énergie. La part importante de gaz (biogaz compris) dans les immatriculations devrait faire l’objet d’une vigilance particulière en France. Elle peut devenir un piège pour les collectivités car elle retarde leur transition vers les technologies zéro émission  ».

La consommation de gaz naturel, importé à des prix élevés (~50 €/MWh en automne 2024), a diminué significativement depuis 2 ans. Cela est dû d’abord à une moindre utilisation des centrales électriques au gaz, mais le gaz est encore la seconde source d’émissions de CO2 en France, après le pétrole. La France a un gros atout d'avoir presque totalement décarboné son électricité mais de nombreux observateurs, dont Sauvons le climat, constatent que le transfert d'usages énergétiques des fossiles vers cette électricité est en panne; comme la Suède et la Norvège qui ont le même atout, la France doit passer tous ses bus urbains à l'électricité !

 

[1]          https://www.transportenvironment.org/te-france/articles/pres-de-la-moitie-des-bus-vendus-dans-lue-en-2024-etaient-zero-emission

[2]          https://www.sauvonsleclimat.org/fr/ressources/base-doc/decarboner-les-bus-urbains-gaz-ou-electricite

 

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