Etudes scientifiques

Kyoto, où en est l’Europe ? ou l’Est au secours de l’Ouest

André BERGER
  • Changement climatique
  • Gaz à effet de serre

 

André BERGER - Université Catholique de Louvain, Institut d’Astronomie et de Géophysique Georges Lemaître, Chemin du Cyclotron, 2 B-1348 Louvain-la-Neuve, Belgique : Kyoto, où en est l’Europe ? ou l’Est au secours de l’Ouest

 

Résumé

L’Europe des Quinze n’atteindra pas son objectif de Kyoto en 2010 et les accords de Kyoto sont insuffisants pour stabiliser la concentration en CO ? dans l’air. Les projections montrent que EU-15 arriverait à rédµire ses émissions de 0,5 à ·% maximum. Ce sont les émissions du secteur transport qui sont les plus grands responsables de cet échec avec une augmentation prévµe de quelques 30%. Par contre, les émissions des nouveaux pays membres ont diminué largement et on peut espérer que les émissions totales de l’Europe 鬡rgie (EU-25) pourraient avoir diminué de quelque 10% d’ici 2010. En Belgique, les pr鶩sions ne sont guè²¥ optimistes puisqu’on pr鶯it que l’objectif de Kyoto sera dé°¡ssé ¤e quelque 20 à ³0 MtCO ?eq. Ceci nous oblige donc en Belgique à ²é¦¬é£¨ir s鲩eusement avant d’investir dans des technologies qui s’avè²¥nt ne pas ê´²e à ¬a hauteur de la demande, telles les 鯬iennes. A l’飨elle de l’Europe, é´¡nt donné ¬es manifestations actuelles d’augmentation des é­©ssions dans les pays de l’Est et la n飥ssité ¤’une r餵ction globale bien plus drastique que celle pr鶵e par Kyoto dans l’avenir, n’est-il pas temps de cesser de vouloir à ´out prix r顬iser un objectif bien trop minimaliste ? Ne faut-il pas au contraire amorcer au plus t ?a discussion pour une modification radicale de la gestion de l’鮥rgie dans le monde, quitte à £e que les effets ne s’en fassent sentir que bien plus tard ? Luttons contre le gaspillage 鮥rgé´©que, veillons à ®otre utilisation domestique de l’鮥rgie (chauffage et conditionnement d’air), penchons-nous s鲩eusement sur le problè­¥ des transports et misons sur les technologies capables de produire à ´erme l’鮥rgie n飥ssaire au d鶥loppement de tous.

1. Le Protocole de Kyoto

La Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement du Climat (UNFCCC (1) en anglais) a é´© 鬡boré¥ en 1992 et ratifié¥ en mars 1994. Une confé²¥nce des Parties (pays membres) a lieu chaque anné¥ depuis 1995. 188 pays ont ratifié ¬a Convention, dont les Etats-Unis et la Russie. L ?Article 2 de cette Convention pr飩se que l ?objectif ultime est de "stabiliser les concentrations en gaz à ¥ffet de serre (GES) dans l ?atmosphè²¥ à µn niveau qui emp꣨e toute interfé²¥nce dangereuse d ?origine humaine avec le climat ?".

Le Protocole de Kyoto, mis au point en 1997 par l ?UNFCCC, est consid鲩 comme un premier pas vers cet objectif d ?att鮵ation du changement climatique. Son but est de diminuer les é­©ssions de six GES dans les pays industrialisé³ de 5,2% en moyenne d ?ici 2008 à ²012 et ce, par rapport aux niveaux de 1990.

Ces six gaz à ¥ffet de serre sont le dioxyde de carbone (CO ?), le mé´¨ane (CH4), l ?oxyde nitreux (N2O), les hydrofluorocarbures (HFC), les hydrocarbures perfluoré³ (PFC) et l ?hexafluorure de soufre (SF6). Les é­©ssions totales de ces gaz se r馨rent à µne concentration en CO ?-é±µivalent, c ?est-à­¤ire à µne quantité ´otale de CO ? qui aurait le mê­¥ impact d ?intensification de l ?effet de serre que l ?ensemble des gaz consid鲩s. En 1990, les é­©ssions de GES pour les pays concerné³ par le Protocole de Kyoto se montaient à ±6,2 milliards de tonnes de CO ?-é±µivalent dont 5,8 pour les Etats-Unis, 4 pour l ?Europe, 3 pour la Russie, 1,2 pour le Japon, 0,6 pour le Canada et 0,5 pour l ?Australie.

Pour ê´²e appliqué ¨contraignant), le Protocole doit ê´²e ratifié °ar au moins 55 Parties à ¬a Convention, pays de l ?Annexe I qui, de plus, doivent ê´²e globalement responsables d ?au moins 55% des é­©ssions totales produites en 1990 par l ?ensemble des pays concerné³® Le 26 novembre 2003, 120 pays avaient ratifié ¬e Protocole. Ces pays repré³¥ntent 44,2% des é­©ssions totales. Les Etats-Unis qui se sont retiré³ du Traité ¥n 2001 totalisent à ¥ux seuls 36,1% des é­©ssions et la Russie qui a attendu fin 2004 pour se d飩der à ²atifier le Protocole est responsable de 17,4%. Il est donc clair que l ?objectif de 55% ne pouvait ê´²e atteint sans la participation de l ?un d ?entre eux au moins.

2. Les promesses de l’Europe

La r餵ction collective de 5,2% se traduit en r顬ité °ar des r餵ctions diffé²¥ntes d ?un pays ou groupe de pays à ¬ ?autre. Ainsi les Etats-Unis s ?é´¡ient d ?abord engagé³ à ¤iminuer leurs é­©ssions de 7%, le Japon et le Canada ont promis chacun 6%, la Russie et l ?Ukraine se sont seulement engagé³ à ³tabiliser leurs é­©ssions, tandis que l ?Australie a é´© autorisé¥ à ¡ugmenter ses é­©ssions de 8% maximum.

Lors des n駯ciations internationales, l ?Europe a é´© parmi les plus volontaires. Elle a ainsi d飩dé ¤e r餵ire globalement ses é­©ssions de 1990 (4208 MtCO ?-eq, EEA, 2002b) de 8% (- 337 MtCO ?-eq ). Evidemment, cet objectif n ?est pas le mê­¥ dans tous les pays membres (Fig. 1). Il va d ?une r餵ction de 21% pour l ?Allemagne (- 250 MtCO ?-eq) à µn statu quo pour la France et à µne augmentation permise de 15% maximum pour l ?Espagne (+50 MtCO ?eq). Pour les nouveaux adhé²¥nts à ¬’Union Europ饮ne et les pays candidats, les r餵ctions vont de 6 à ¸% (Fig. 2), c ?est-à­¤ire de ? 33 MtCO ?-eq pour la Pologne à ¿ 2 MtCO ?-eq pour la Slov鮩e.

Il faut signaler que les 15 pays membres de l ?Union Europ饮ne ainsi que les nouveaux adhé²¥nts et candidats (AC-10) ont tous ratifié ¬e Protocole de Kyoto (les Etats membres en mai 2002).

 :

3. Où en est l’EU-15 ?

Depuis 1999, l’Agence Europ饮ne de l’Environnement (2) publie les é­©ssions des GES par les pays europ饮s, la distance à ¬eur objectif Kyoto et les projections de leurs é­©ssions pour 2010. Les informations donn饳 dans cet article sont bas饳 sur ses rapports et sur les donn饳 (3) de l’UNFCCC.

En 2001, les é­©ssions totales des GES de l’Europe des Quinze (EU-15) é´¡ient 2,3% en dessous de celles de 1990 (EEA, 2003b). Ceci repré³¥nte à °eine un peu plus d ?un quart du chemin à °arcourir si on interpole liné¡©rement la r餵ction promise de 8% entre 1990 et 2010 (EEA, 2003a). De plus, la r餵ction de 3,5% des é­©ssions enregistr饳 entre 1990 et 2000 commence à ³’鲯der. La distance à ¬ ?objectif (DTI (4), en anglais) a augmenté ¥ntre 2000

Figure 1. L’objectif du Protocole de Kyoto pour chacun des membres de l’EU-15 pour 2008-2012, la r餵ction proposé¥ é´¡nt relative à ¬eurs é­©ssions respectives de 1990 (EEA, 2003b).

Figure 2. L’objectif du Protocole de Kyoto pour les nouveaux membres et les candidats à ¬’Union Europ饮ne pour 2008-2012, la r餵ction proposé¥ é´¡nt relative à ¬eurs é­©ssions respectives de 1990 (EEA, 2003b).

et 2001 : en 2000, l ?EU-15 é´¡it 0,5 point au-dessus de son objectif et en 2001, elle est passé¥ à ²,1 (ce qui repré³¥nte 88 MtCO ?-eq en trop).

En 2001, les 4 111 MtCO ?-eq de l ?EU-15 (dont 82% viennent du seul CO ?) provenaient à ²8% des centrales 鬥ctriques, à ²1% du transport, à ²0% des industries, à ±7% des r鳩dences, commerces et services et à ±0% de l ?Agriculture (pr飩sons que les industries ne repré³¥ntent donc pas la source principale des é­©ssions contrairement à ¬’idé¥ communé­¥nt reçµ¥). Entre 1990 et 2001, les é­©ssions de tous ces secteurs ont diminué l ?exception de celles des transports qui ont augmenté ¤e 21%. Dans le secteur de l ?鬥ctricité ¯n a assisté une r餵ction de 2% des é­©ssions alors que la consommation d ?鬥ctricité ¡ augmenté ¤e 23% pendant la mê­¥ p鲩ode. Ce d飯uplage s ?explique essentiellement par le passage du charbon au gaz naturel dans les centrales thermiques, par un meilleur rendement des centrales et par un accroissement de la production à °artir du renouvelable et du nuclé¡©re. Malheureusement, il faut constater une augmentation des é­©ssions de 2 points entre 2000 et 2001.

Dans l ?industrie, les manufactures ont diminué ¬eurs é­©ssions de CO ? de 9% et les industries chimiques ont r餵it leurs é­©ssions de N2O de 54%. L’effort déª r顬isé ¥st donc important, mê­¥ si les é­©ssions d ?hydrofluorocarbures (0,8% des é­©ssions totales de GES) ont augmenté ¤ ?un facteur 4 entre 1995 et 2001.

Pour l ?habitat, les é­©ssions de CO ? sont rest饳 constantes entre 1990 et 2000 avant d ?augmenter de 7% en 2001, essentiellement à £ause d ?un hiver 2000-2001 relativement froid dans la plupart des pays membres. Malgré µne augmentation de 12% du nombre de r鳩dences, la stabilisation des é­©ssions entre 1990 et 2000 a é´© possible gr⣥ à µne am鬩oration dans l ?isolation thermique et au passage au gaz naturel.

En agriculture, la r馯rme de la Politique Agricole Commune visant à ²é¤µire l ?utilisation d ?engrais azoté³ est responsable de la diminution de 8% dans les é­©ssions de N2O. Cette r馯rme est aussi à ¬ ?origine d ?une baisse de 9% dans les é­©ssions de mé´¨ane li饳 à ¬a fermentation ent鲩que (diminution du cheptel).

Figure 3. Distance à ¬eur objectif respectif pour chacun des membres de l’EU-15 en 2001 (EEA, 2003b).

Figure 4. Distance à ¬eur objectif respectif pour chacun des nouveaux membres et des candidats à ¬’Union Europ饮ne en 2001 (EEA, 2003b).

 :

4. Où en sont les 15 pays membres de l’Union ?

En 2001, cinq membres de l ?Union é´¡ient sur la bonne voie pour atteindre leur objectif : le Luxembourg, l ?Allemagne, la Su褥, le Royaume-Uni et la France. Leurs DTI é´¡ient respectivement de -28,8, -6,8, -5,5, -5,2 et +0,4 points (Fig. 3 ; EEA, 2003b). ɶidemment il faut bien noter que ces performances relatives diffè²¥nt largement dans l ?absolu. Les é­©ssions de 1990 y é´¡nt respectivement de 10,8, 1225, 70,7, 745,5 et 551,8 MtCO ?-eq (repré³¥ntant donc 0,3, 29, 1,7, 18 et 13% des é­©ssions totales de l ?EU-15), leur ? boni ? va, en MtCO ?-eq, de 3,1 pour le Luxembourg à ¸3 pour l ?Allemagne, la France accusant un retard de 2,2 MtCO ?-eq.

Les r餵ctions les plus importantes s ?avè²¥nt donc ê´²e en Allemagne et au Royaume-Uni qui font mieux que leur objectif de ? 83 et ? 39 MtCO ?-eq respectivement. En Allemagne, cela est d ?a réµ®ification accompagné¥ d ?une meilleure efficacité ©nergé´©que et d ?une restructuration 飯nomique dans les 5 nouveaux é´¡ts f餩raux (l ?ex-Allemagne de l ?Est). Au Royaume-Uni, il s ?agit d ?une consé±µence de la lib鲡lisation du marché ¤e l ?鬥ctricité ¥t de l ?utilisation subsé±µente du gaz naturel dans les centrales 鬥ctriques en lieu et place du charbon et du pé´²ole (il est 鶩dent que ces circonstances ne se produiront pas une seconde fois ni en Allemagne ni au Royaume-Uni). Un autre facteur non n駬igeable est la r餵ction importante à ¬ ?飨elle europ饮ne des é­©ssions de GES autres que le CO ? et, en particulier, celles du N2O dans l ?industrie chimique.

Par contre, 10 Etats Membres sont loin de respecter leur promesse. Leur DTI va de + 4,7 points pour la Finlande à « 23,9 pour l ?Islande. Les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark (5) sont respectivement 7,4, 10,5 et 11,4 points au-dessus de leur objectif, ce qui repré³¥nte 15,7, 15 et 7,9 MtCO ?-eq, avec en plus une dé´©rioration nette entre 2000 et 2001 : en 2000, ces mê­¥s pays é´¡ient 5,6, 10,0 et 8,8 points au-dessus de leur objectif. En 2000, la Belgique a é­©s 151,9 MtCO ?-eq, 3,7% des é­©ssions de EU-15, 6,3% en plus qu ?en 1990 et 10 points au-dessus de son objectif. 84% des ces é­©ssions viennent du CO ?, dont 76% trouvent leur origine dans la combustion des fiouls fossiles. Sur les 127 MtCO ? é­©s, 21,5% viennent des centrales 鬥ctriques, 25,5 des manufactures et de la construction, 18,9% du transport et 24% de l ?habitat.

Entre 1990 et 2000, la consommation d ?鬥ctricité ¡ augmenté °artout dans les é´¡ts membres. Cette augmentation de 20% globalement va d ?une dizaine de pour-cent pour l ?Allemagne et la Su褥 à ±uelque 80% pour l ?Irlande. Les é­©ssions de CO ? dans ces secteurs ont toutefois diminué ¤e maniè²¥ importante en Allemagne (- 18%) et au Royaume-Uni (- 8%), alors qu ?elles ont augmenté ¤e quelque 15% aux Pays-Bas et de 45% en Irlande. En Belgique, la consommation d ?鬥ctricité ¡ augmenté ¤e prè³ de 40%, mais les é­©ssions de CO ? des centrales ont diminué ¤e 4%, un d飯uplage d ?ncipalement au passage du charbon au gaz naturel dans les centrales thermiques. Pour le transport, la situation est dramatique partout en Europe. On y assiste, en effet, à µne augmentation importante dans le transport des passagers et du fret allant d ?une dizaine de pour-cent en Finlande à ±20% au Portugal. Il n ?est donc pas surprenant que les é­©ssions de CO ? qui s ?en suivent vont du statu quo en Finlande à °lus du double en Irlande. En Allemagne et en France, les é­©ssions de CO ? li饳 au transport ont augmenté ¤e 13 et 16% respectivement. En Belgique, l ?augmentation est de 22% (on est passé ¤e 19,6 à ²4 MtCO ?) pour un accroissement de quelque 20% du transport lui-mê­¥.

 :

5. Où en sont les nouveaux adhérents à l’Europe ?

En 2001, les é­©ssions de GES des AC-10 é´¡ient 36% au-dessous de celles de 1990, ce qui repré³¥nte globalement 31,7 points au-dessous de leur objectif (Fig. 4, EEA, 2003b). Leur DTI individuel va de ? 56,4 points pour la Lettonie à « 6 pour la Slov鮩e, avec ? 28,9 pour la Pologne. Il faut noter que les é­©ssions en 1990 de ces pays totalisaient 1498 MtCO ? eq (é±µivalent à ³6% des é­©ssions de EU-15), la Pologne repré³¥ntant 38% de ce total (EEA, 2002b Table A3.3). En 2001, les é­©ssions globales des AC-10 (959 MtCO ? -eq), ne repré³¥ntaient plus que 23% des é­©ssions de l ?EU-15. Il est clair que cette diminution dans les AC-10 est principalement due à ¬eur entré¥ dans l ?飯nomie de marché ¥t à ¬a restructuration, voire fermeture, des industries fortement polluantes et grandes consommatrices d ?鮥rgie. Par contre, si les é­©ssions de CO ? li饳 au transport ont diminué ¤e 19% entre 1990 et 1995, elles ont augmenté ¤epuis lors pour dé°¡sser de 4% le niveau de 1990 en 2001.

 :

6. Où en est l’EU-15 ?

Avec les mesures et politiques actuelles, les projections pour 2010 r顬is饳 sur la base des statistiques 1990-2001, conduisent à ¤es é­©ssions de GES dans l ?EU-15 inf鲩eures de 0,5%

Figure 5. Distance à ¬eur objectif respectif pour chacun des membres de l’EU-15 en 2010 (EEA, 2003b).

Figure 6. Distance à ¬eur objectif respectif pour chacun des nouveaux membres et des candidats à ¬’Union Europ饮ne en 2010 (EEA, 2003b).

seulement à £elles de 1990 (Fig. 5, EEA, 2003b). Cela signifie 7,5 points de moins que l ?objectif pr鶵. Seuls le Royaume-Uni et la Su褥 atteindraient leur objectif, voire le dé°¡sseraient avec un boni de 1,4 et 3 points respectivement. Notons que ces pr鶩sions sont plus pessimistes que celles r顬is饳 à °artir de la p鲩ode 1990-2000. Dans son rapport 2002, l ?Agence Europ饮ne de l ?Environnement pr鶯yait, en effet, que l ?EU-15 pourrait en 2010, avoir diminué ³es é­©ssions globales de 4,7%, mais surtout que l ?Allemagne pourrait dé°¡sser (faire mieux) son objectif de quelque 13 points (EEA, 2002a). Les nouvelles estimations pr鶯ient au contraire que l ?Allemagne resterait 1,3 point en deç (faire moins bien) de son objectif, une consé±µence probable de l ?att鮵ation progressive des impacts sur l’environnement qui ré³µltè²¥nt de l ?effort important fait pour am鬩orer la situation en ex-Allemagne de l ?Est d颵t des ann饳 90. Quant aux deux autres pays de l ?EU-15, importants é­¥tteurs de GES, ils resteraient tous deux en deç de leur objectif de 10 points. Cela repré³¥nte pour la France 55 MtCO ? -eq en trop et pour l ?Italie 52 MtCO ? -eq . Etant donné ¬ ?objectif de ? 6,5% de l ?Italie, celle-ci ne dé°¡sserait finalement ses é­©ssions de 1990 que de 3,5% alors que la France dont l ?objectif est le statu quo les dé°¡sserait de 10%.

En ce qui concerne la Belgique, les pr鶩sions ne sont guè²¥ optimistes. Dans les conditions actuelles, la Belgique ne pourra pas atteindre son objectif. Ses é­©ssions resteront sup鲩eures à £elles promises de 23 points (c’est-à­¤ire de 32,9 MtCO ? -eq). Mê­¥ si des mesures drastiques venaient à ªtre mises en place (en r顬ité ¡uraient d ?e mises en place il y a plusieurs ann饳 déª ), ces é­©ssions resteraient encore 13 points au dessus de Kyoto (18,6 MtCO ? -eq). Cette situation est aussi vraie pour les autres pays de l ?EU-15. Les é­©ssions aux Pays-Bas dé°¡sseront l ?objectif Kyoto de 11 ou 12 points selon que des nouvelles mesures seront prises ou non. Au Danemark, on pr鶯it des é­©ssions atteignant 35 à ³8 points au-dessus de leur objectif, ce qui repré³¥nte quelque 24,4 à ²6,5 MtCO ? -eq en trop (à £omparer à ¬eurs é­©ssions de 68,5 MtCO ? -eq en 2000 !). Mê­¥ en tenant compte de l ?ajustement lié leur marché ¤ ?鬥ctricité¬ leur DTI en 2010 reste situé ¥ntre 25 et 30 points environ.

 :

7. Où en sont les AC-10 ?

Les é­©ssions de GES dans sept des 10 nouveaux pays auront suffisamment diminué ¤ ?ici 2010 pour qu ?ils rencontrent leur objectif sans que des mesures nouvelles soient n飥ssaires (Fig. 6, EEA, 2003b). La plupart feraient mê­¥ mieux puisque leur DTI serait situé ¥ntre ? 50 (Lettonie) et ? 12 (Bulgarie). Notons qu ?en Pologne les pr鶩sions sont optimistes avec un boni de 9 à ±3 points (ce qui repré³¥ntent 50,8 à ·3,4 MtCO ? -eq).

 :

8. Que peut-on espérer d’ici 2010 ?

Malgré ¬es pr鶩sions de non-respect de l ?objectif Kyoto, on pourrait imaginer que les choses ne vont pas si mal. Globalement, l ?Europe 鬡rgie (EU-15 + AC-10) aura plus ou moins stabilisé¬ voire diminué¬ ses é­©ssions globales de gaz à ¥ffet de serre. En supposant que l ?EU-15 manque son objectif de 5 points et que les AC-10 diminuent leurs é­©ssions de 30% par rapport à ±990, les é­©ssions globales passeraient de 5,7 à µ,1 GTCO ? -eq, une 飯nomie de 10%. En ce qui concerne l ?EU-15 du moins, il est plus que probable que la diminution pr鶵e (supposé¥ ici ê´²e de 3%) n ?aurait pas eu lieu sans Kyoto. On peut mê­¥ imaginer que, dans ces conditions, les é­©ssions auraient augmenté ¤ ?une vingtaine de pour-cent. Pour les AC-10, le problè­¥ est totalement diffé²¥nt, car c ?est manifestement leur entré¥ dans l ?飯nomie de marché ±ui est à ¬a base de l ?assainissement observé® Mais qu ?en sera-t-il dè³ que le choc sera r鳯rbé¬ non seulement dans ces pays, mais 駡lement en Allemagne o ?ffet b鮩fique de la réµ®ification est déª en train de s ?estomper ?

On peut toujours imaginer (mais on n ?a plus que quelques ann饳 pour le faire face aux 14 ann饳 déª é£¯ul饳) que de nouvelles mesures contraignantes viennent à ®otre secours. Toutefois, les pr鶩sions ne prê´¥nt guè²¥ à µn tel optimisme puisque, au mieux, l ?EU-15 n’arriverait de toute fa篮 à ¤iminuer ses é­©ssions de 1990 que de 5 à ·% d ?ici 2010.

A l ?heure actuelle, dans le secteur É®ergie, les mesures suivantes sont programm饳 ou sont déª en train d ?ê´²e implant饳 dans divers pays membres :

*

(i) En 2010, 22% de la consommation d ?鬥ctricité ¤evraient provenir de sources d ?鮥rgies renouvelables. En 2000, on é´¡it à ±4,7% et on ne pr鶯it pas de rencontrer les objectifs fix鳬 ni au niveau de l ?Europe, ni à £elui des pays membres pris individuellement.

*

(ii) La tendance actuelle d ?utilisation du cycle combiné £haleur-鬥ctricité ¨CHP, combined heat and power, en anglais) ne permet pas de pr鳡ger que l ?EU-15 produira 18% de son 鬥ctricité ¤e cette fa篮 d ?ici 2010 (en 2000, on é´¡it à ±0%).

*

(iii) Diverses directives existent déª en matiè²¥ d ?utilisation rationnelle de l ?鮥rgie, d ?efficacité ¤ans la consommation et de meilleure performance dans la construction.

*

(iv) Les é­©ssions industrielles des gaz fluoré³ et d’oxyde nitreux devraient diminuer de 2 à ²2% entre 1990 et 2010. Au printemps 2004, le registre europ饮 des é­©ssions de polluants (www.eper.cec.eu.int) a é´© mis en place, conformé­¥nt à ¬a directive communautaire sur la pr鶥ntion et la r餵ction de la pollution provenant de sources industrielles (CE, 2004a). L’effort déª r顬isé °ar les industries est donc r饬 et sur la bonne voie pour faire mieux encore.

Le secteur de l ?鮥rgie (hors transport) est extrê­¥ment important puisqu ?il est responsable de 62% des 飯nomies totales pr鶵es avec les mesures actuelles et de 58% des 飯nomies qui seraient r顬is饳 à °artir des mesures additionnelles.

En 2010, les é­©ssions du secteur transport devraient atteindre de 22 à ³4% de plus qu ?en 1990. Mê­¥ si ce secteur n ?est responsable que de 14% des 飯nomies totales sous les mesures existantes et de 23% des 飯nomies additionnelles, il n ?en demeure pas moins crucial pour l ?avenir. Du c ?positif, les é­©ssions des nouvelles voitures diminuent (- 10% entre 1995 et 2001) et les n駯ciations avec l ?industrie automobile permettent d ?espé²¥r que l ?EU-15 atteindra un objectif de 140 gCO ? /km dans 4 à µ ans. Malheureusement, l ?accroissement du parc au cours des prochaines ann饳 (+ 33% d ?ici 5 ans), ne permettra guè²¥ de limiter les é­©ssions totales. De plus, les é­©ssions de N2O (0,6% des é­©ssions totales de GES) sont appel饳 à ¡ugmenter à £ause du nombre croissant de voitures à ¥ssence munies d ?un pot catalytique.

En ce qui concerne l ?agriculture, on pr鶯it une diminution des é­©ssions de quelque 11% entre 1990 et 2010. De mê­¥, les é­©ssions li饳 aux d飨ets domestiques devraient diminuer de quelque 50%.

En vue d’am鬩orer la situation, il reste bien s ? possibilité ¤ ?utiliser les puits de carbone. Dans les meilleurs cas, on estime toutefois que les activité³ forestiè²¥s et agraires ne pourraient sé±µestrer respectivement que 10 et 3 MtCO ? par an, ce qui repré³¥nte 4% seulement des r餵ctions totales requises par Kyoto.

Finalement, les m飡nismes mis à ¤isposition par le Protocole de Kyoto pourraient ê´²e utilisé³® Rappelons qu ?il s ?agit d’飨anges de droits d’é­©ssion (dont le systè­¥ communautaire entrera en vigueur en 2005), de mises en ?uvre conjointes (avec les pays de l ?ex-URSS par exemple) et de m飡nismes de d鶥loppement propre ré³¥rvé la collaboration avec les pays en voie de d鶥loppement. Huit pays membres ont fait connaî´²e leurs intentions dans ce domaine, mais ici aussi les gains esp鲩s ne dé°¡ssent guè²¥ 20 MtCO ? -eq/an, c ?est-à­¤ire 6% seulement de l ?objectif Kyoto.

 :

9. Conclusions

La premiè²¥ conclusion que l’on peut tirer de cette analyse est que l’objectif Kyoto de l’EU-15 ne sera pas atteint et surtout qu’il n’a pu ê´²e approché ±ue gr⣥ à µne politique cat駯rique mené¥ essentiellement dans 2 pays, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Malheureusement, le choc r鳯rbé¬ il n’y a aucune raison de croire que les é­©ssions vont continuer à ¤é£²oî´²e si rien de nouveau n’est entrepris.

En attendant, le niveau atteint est-il suffisant ? Malheureusement non, et loin de là® Selon les experts, l’objectif de Kyoto est largement insuffisant pour influencer de maniè²¥ significative l’鶯lution future du climat. Lors de la 9iè­¥ session de la Confé²¥nce des Parties, en d飥mbre 2003, ils ont rappelé ±u’il faudrait diviser les é­©ssions par quatre à ³ix selon les pays si on voulait maintenir le r飨auffement dans des proportions acceptables pour l’Homme et les 飯systè­¥s (La Revue Durable n ? 9, 2004, p. 70). En fait, les efforts de r餵ctions des é­©ssions devraient conduire à µne concentration en CO ? ne dé°¡ssant pas 550 ppmv (elle est aujourd’hui de 374 ppmv et augmente de plus de 2 ppmv/an) et ce, afin que le r飨auffement global reste inf鲩eur à ± ou 2 ?C. De plus, les simulations r飥ntes ne rendent pas optimistes. Une vaste é´µde de la sensibilité ¤u systè­¥ climatique conduite par l’Université ¤’Oxford montre qu’un r飨auffement de plus de 10 ?C pourrait survenir pour un doublement du CO ? . Mê­¥ si un tel ré³µltat est peu vraisemblable, il n’en demeure pas moins que les mod謥s montrent de plus en plus que nous ne sommes guè²¥ à ¬’abri de surprises d鳡gré¡¢les.

Fort heureusement, en d飩dant en octobre 2004 de ratifier le protocole de Kyoto, le gouvernement russe a donné µne nouvelle impulsion à ¬a lutte contre le r飨auffement climatique. Pendant des ann饳, les Russes n’ont cessé ¤’h鳩ter, le retrait des Etats-Unis r餵isant sensiblement l’int鲪t du Protocole pour eux. L’accord conclu à ‹yoto permet en effet à ¬a Russie, dont l’activité ©ndustrielle a fortement baissé ¡prè³ 1990, d’accroî´²e consid鲡blement ses é­©ssions de GES ou, à ¤é¦¡ut, de vendre ses droits d’é­©ssion sur le marché ©nternational. Or, sans la participation des Etats-Unis, le marché °our ces droits d’é­©ssion se r鴲飩t consid鲡blement. L’opiniâ´²eté ¤e l’Europe, tout en donnant des gages à ¬a Russie par rapport à ³on entré¥ dans l’Organisation mondiale du Commerce, a toutefois é´© dé´¥rminante.

Cette dé´¥rmination d’arriver à ¤iminuer les é­©ssions de gaz à ¥ffet de serre, l’Europe l’a encore affirmé ¥n d飩dant d颵t 2004 de rendre contraignant le Protocole de Kyoto. De plus depuis d颵t 2005, elle pré°¡re la mise en application des certificats d’é­©ssion (Emissions Trading Scheme), et des directives en vue de rendre actif les m飡nismes d’implantation conjointe (Joint Implementation) et de D鶥loppement Propre (Clean Development).

Il nous faut toutefois bien admettre que l’Europe est plus ou moins esseul饬 que malgré ³a bonne volonté¬ elle restera en deç de son objectif et que, finalement, elle n’est responsable que d’un peu plus de 10% des é­©ssions mondiales de GES. Cela ne doit pas nous emp꣨er de poursuivre les discussions entam饳. Sans elles, il n’y aucun espoir de voir un problè­¥ aussi global se r鳯udre un jour. Mais il faut alors admettre que, si un Kyoto 2 é´¡it d飩dé¬ il devrait ê´²e beaucoup plus exigeant. Dans cet esprit, cessons de vouloir à ´out prix r顬iser un objectif bien trop minimaliste. Ceci est d’autant plus vrai si les moyens mis en place risquent de compromettre l’avenir par des engagements pr飩pité³ qui s’avè²¥raient inefficaces, voire contre-efficaces, à ¬ong terme. Au contraire, acceptons la r顬ité ¤es faits. Amor篮s au plus t ?a discussion pour une modification radicale de la gestion de l’鮥rgie dans le monde, quitte à £e que les effets ne s’en fassent sentir que dans plusieurs d飥nnies, voire au XXIIe si裬e seulement. Repensons le triangle à ¬a base de l’organisation journaliè²¥ de nos dé°¬acements. Au cours des cinquante derniè²¥s ann饳, nous avons maximisé ¬a distance entre lieu de travail, domicile et lieu d’approvisionnement. Il n’y aucun espoir de la r餵ire en beaucoup moins de temps qu’il n’a fallu pour la rendre maximum, mais nous n’avons pas d’autre choix que de tenter au plus vite l’exp鲩ence. Le transport, des marchandises en particulier, exige de remettre en vigueur au plus vite, l’utilisation des canaux et des chemins de fer. Des travaux ambitieux à ¬’飨elle de l’Europe en ce sens seraient immanquablement sources d’emploi et redynamiseraient l’飯nomie, tout en sauvant l’鮥rgie. Des transports en commun conviviaux, rapides, à ¨oraire fixe et aux services bien distribué³ dans l’espace et dans le temps permettraient à ®ouveau un trafic fluide et surtout une diminution importante des é­©ssions de CO ? . Une augmentation du prix de l’鮥rgie semble in鬵ctable. Plut ?ue de la voir s’imposer à ®ous au fur et à ­esure que les sources vont se tarir, imposons progressivement une taxe raisonnable, quitte à £e qu’elle soit plus importante quand le choix est possible entre technologies propres et polluantes. En attendant, informons-nous auprè³ des experts, prenons conscience de l’importance du problè­¥, sensibilisons l’opinion publique et mettons en place le plus vite possible des politiques d’adaptation. Reconnaissons humblement que notre inertie au changement ne nous offre guè²¥ d’alternatives.

Une telle politique est 鶩demment d’autant plus r顬iste pour les pays qui de toute fa篮 sont trè³ loin d’atteindre leur objectif et qui, de surcroî´¬ ne repré³¥ntent que quelques pour-mille des é­©ssions globales. En 1990, les é­©ssions de GES en Belgique repré³¥ntaient 3,7% des é­©ssions de l’EU-15 ou encore 1% des pays de l’Annexe I ou 0,5% des é­©ssions mondiales.

Comme l’a encore rappelé ²é£¥mment la Commissaire europ饮ne chargé¥ de l’environnement, Margot Wallstr ?notre devoir reste bien s ? montrer l’exemple et par consé±µent de poursuivre l’effort commencé ¨CE, 2004b). Toutefois, il nous appartient aussi de le faire sereinement et efficacement. Toute solution visant à ´rouver une solution imm餩ate, mais qui hypothè±µerait l’avenir, doit ê´²e 飡rté¥ au profit d’une solution à ¬ong terme. Ceci est d’autant plus justifié ³’il s’avè²¥ que les mesures transitoires ont des incidences dommageables non n駬igeables sur l’environnement et sur le bien-ê´²e des citoyens. Il nous faut donc en priorité ¬utter contre le gaspillage 鮥rgé´©que. A titre individuel, le chauffage domestique et la voiture doivent retenir toute notre attention. Au plan national, il faut trouver une solution à µne demande toujours croissante de la consommation d’鮥rgie. Celle-ci est appelé¥ à ¤oubler, voire tripler, dans les d飥nnies à ¶enir, et c’est surtout le cas de l’鬥ctricité¬ la plus conviviale de toutes (IEA, 2004). Si des investissements importants peuvent ê´²e faits dans un pays comme le n ?, ils doivent porter sur la recherche de technologies propres capables de fournir la grande majorité ¤e l’鮥rgie du futur. Les 鯬iennes qui au maximum n’arriveront jamais à °roduire plus de 5 à ±0% de la demande d’鬥ctricité ¥n Belgique (AMPERE, 2000) sont loin d’apporter une solution (6). De plus, leur 鬥ctricité ¥st celle qui co ?a plus chè²¥ et, en nombre important, elles risquent d’abî­¥r le paysage à ´out jamais, sans parler des inconv鮩ents qu’elles cr饮t aux riverains. En dehors de la lutte contre le gaspillage et en attendant mieux encore si cela est objectivement possible, nous nous devons de maintenir la confiance entiè²¥ment justifié¥ que nous avons placé¥ dans les centrales nuclé¡©res (7) et la recherche sur les technologies nouvelles. Jusqu’à °ré³¥nt, aucune é´µde s鲩euse de la demande 鮥rgé´©que future, de son co ? de son incidence sur l’environnement, n’est arrivé¥ à µne autre conclusion.

Ayons l’humilité ¥t le courage de faire face à ¬a r顬ité º malgré ¬a bonne volonté ¤es plus d飩dé³ d’entre nous, nous sommes incapables de ramener nos é­©ssions polluantes au niveau requis par les experts et ce, dans les temps impartis. Cessons de r궥r, parions sur le know how que nous avons d鶥loppé ¥t investissons dans l’avenir, mê­¥ s’il est plus lointain que celui que nous esp鲩ons.

Références

AMPERE, 2000. Rapport de la Commission pour l’Analyse des Modes de Production de l’Electricité ¥t le Redé°¬oiement des É®ergies au Secré´¡riat d’Etat à ¬’É®ergie et au D鶥loppement Durable. http://mineco.fgov.be/ampere.htm.

CE (Communauté³ Europ饮nes), 2004a. Pour tout savoir sur la pollution locale. L’Environnement pour les Europ饮s, n ? 15, p. 11, Office des Publications.

CE, 2004b. Le Protocole de Kyoto retient son souffle. L’Environnement pour les Europ饮s, n ? 15, pp. 8-9, Office des Publications. http://europa.eu.int/comm/environnement/news/cfe/index_fr.htm

EEA, 2002a. Greenhouse Gas Emissions Trends and Projections in Europe. European Environment Agency, Environmental Source Report 33, Copenhagen.

EEA, 2002b. Greenhouse Gas Emissions Trends and Projections in Europe. European Environment Agency, Topic Report 7, 2002.

EEA, 2003a. Greenhouse Gas Emissions Trends and Projections in Europe, 2003 Summary, European Environment Agency, Luxembourg Office for Official Publications of the European Communities, 30 pp.

EEA, 2003b. Greenhouse Gas Emissions Trends and Projections in Europe. European Environment Agency, Environmental Issue Report 36, Copenhagen (Final Draft).

IEA, 2004. Oil Crisis and Climate Challenges : 30 Years of Energy Use in IEA Countries, International Energy Agency, Paris, 214p.

Notes

1.

pour ceux qui veulent en savoir plus sur la UNFCCC (United Nations Framework Convention on Climate Change) et le Protocole de Kyoto, voir http://unfccc.int RETOUR

2.

Agence Europ饮ne de l’Environnement : http://www.eea.eu.int/ RETOUR

3.

UNFCCC data base of GHG inventory data (Annex I and non-Annex I Parties) : http://ghg.unfccc.int/ RETOUR

4.

DTI : "Distance to target indicator" ou "burden-sharing target" est une mesure (en points pour-cent) de l’飡rt entre les é­©ssions d’une anné¥ particuliè²¥ et celles qui correspondent à µne interpolation liné¡©re entre 1990 et l’objectif Kyoto de 2010. RETOUR

5.

Pour le Danemark, l’objectif de ? 21% tient compte du fait que ce pays est fournisseur d’鬥ctricité ¡ux pays nordiques. Leur DTI de 2000 passe de 8,8 points à °,7 si l’ajustement est pris en compte. RETOUR

6.

Rappelons que les 鯬iennes de 1 MW de puissance nominale ne produisent jamais que 2,4 GWh par an et que notre consommation d’鬥ctricité ¥st actuellement 35.000 fois sup鲩eure. Mentionnons encore qu’une seule centrale nuclé¡©re(7) produit autant d’鬥ctricité ¨8,7 TWh) que 3600 鯬iennes et sauve 3 MtCO ? si son 鬥ctricité ©tait produite à °artir du gaz naturel. Les é´µdes de faisabilité ­ontrent que, pour des raisons purement pratiques, on ne pourrait installer guè²¥ plus de 3000 鯬iennes en Belgique (sur Terre, au littoral et/ou en mer). Dans ce cas, elles produiraient environ 9% de la demande totale d’鬥ctricité® Le jeu en vaut-il la chandelle ? Trè³ probablement s’il n’y avait pas d’effets secondaires importants tels que leur co ? production, les é­©ssions indirectes de CO ? qu’elles requiè²¥nt et les impacts sur le paysage et les habitants (sauf si on a des installations offshore). Le co ? kWh produit par les 鯬iennes est de 1,5 à ³ fois celui du kWh produit par les centrales nuclé¡©res, selon qu’elles sont situ饳 sur la c ?o ?’int鲩eur des terres (AMPERE, 2000). De plus, ce co ? comprend pas les é­©ssions de CO ? que leur fonctionnement intermittent entra (environ 6,5 heures/jour en moyenne). Lorsqu’elles sont à ¬’arrê´¬ l’鬥ctricité ¤oit ê´²e acheté¥ à ¬’ext鲩eur ou produite. Dans le premier cas, cela ne r鳯ut nullement la pollution globale et, de plus, le problè­¥ du ré³¥au de distribution se pose dans toute son acuité º faut-il rappeler les coupures de courant d鳡streuses de Californie, du Canada, de l’Italie, de Londres et du nord de l’Europe, sans parler de l’incident majeur qui a failli priver l’Europe entiè²¥ d’鬥ctricité ¥n 2002 lors d’une demande accrue d’鬥ctricité ¤e l’Allemagne à ¬a France suite à µne absence prolongé¥ du vent n飥ssaire à ¬eurs 鯬iennes. Dans le second cas, si on ne veut pas du nuclé¡©re(7), il ne reste que les centrales thermiques. Leur utilisation intermittente les rend moins efficaces avec une é­©ssion de CO ? d’autant plus importante. Si on se r馨re aux statistiques publi饳 par "European Union Energy and Transport" et par la "United Nations Framework Convention on Climate Change", les é­©ssions de CO ? par le secteur 鬥ctrique (hors chaleur) sont, pour l’an 2000, en moyenne de 420 gCO ? /kwhe. En Belgique, elles sont de 326 et en France de 111, alors qu’en Allemagne, elles atteignent 590 et au Danemark 697. En Allemagne, les installateurs d’鯬iennes viennent de r顬iser qu’ils dé°¥ndent d’une source continue et sure d’鮥rgie et se sont prononcé³ contre le retrait du nuclé¡©re (Tagesspiegel, 9 Sept. 2003). RETOUR

7.

Ceux qui veulent se faire une idé¥ objective de la demande d’鬥ctricité ¥t du nuclé¡©re en particulier peuvent lire : *

"Une radioactivité ¤e tous les diables" publié £hez EDP Sciences à Œes Ullis en 2004 par G鲡rd Lambert *

"Halte au changement climatique" publié £hez Odile Jacob à aris en 2003 par Bernard Tissot *

"L’avenir climatique" publié £hez Editions du Seuil à aris en 2001 par Jean-Marc Jancovici et son site Web : http://www.manicore.com/documentation/ *

"Kyoto et la production d’鬥ctricité ¥n Belgique" publié ¤ans Revue des Questions Scientifiques, vol. 173(3), pp. 225-259, en 2002 par André ‚erger. Bureau F餩ral du Plan, Bruxelles : http://www.plan.be

ETUDES SCIENTIFIQUES

Imprimer