Etudes scientifiques

Suggestions et contributions pour la refonte de la politique énergétique européenne.

  • Publié le 31 janvier 2011
Claude acket, Pierre Bacher
  • Prospective
  • Production d’énergie

 

Comparaison du scénario ECF« roadmap 2050 »  http://www.roadmap2050.eu/ commandité par Bruxelles avec une extrapolation du scénario SLC- Négatep au niveau européen

 

Résumé

La « European Climate Foundation » et « Sauvons le Climat » ont, l’un au niveau européen et l’autre au niveau français, recherché des scénarios énergétiques visant à diviser par 4 ou 5 les rejets de CO2 à l’horizon 2050. Les objectifs sont très comparables, de même que le constat que, pour les atteindre, il faut s’attaquer à tous les secteurs grands émetteurs de CO2.

Les deux familles de scénarios font largement appel à une efficacité énergétique accrue, aux énergies renouvelables chaleur (biomasse, solaire thermique, etc.), et à la substitution de l’électricité aux combustibles fossiles dans leurs usages fixes (habitat et tertiaire) et dans leurs usages mobiles (transports). Ce dernier point se traduit par une augmentation de la demande d’électricité de 50 à 100 % d’ici 2050.

Les deux familles divergent cependant sur les moyens de produire cette électricité : ECF envisage un appel massif aux énergies renouvelables (éolienne et solaire essentiellement) complété par des énergies de base fossile avec captage du CO2 (CSC) et nucléaire; elle constate que, pour faire face à l’intermittence de ces productions renouvelables, il est indispensable de créer un hyper réseau électrique reliant le sud au nord de l’Europe, complété en secours par une puissance importante de turbines à combustion. Le scénario Négatep de SLC  mise sur une très large contribution des énergies de base non carbonées (nucléaire et (ou) fossile avec CSC), complétée par des énergies renouvelables, ces dernières étant limitées par les capacités des réseaux électriques.

La présente étude compare les différents scénarios et leurs coûts relatifs ; elle montre que les scénarios de type Négatep nécessitent des investissements presque deux fois plus faibles que les scénarios à très forte composante renouvelable et des coûts complets de l’électricité sensiblement plus faibles.

En d’autres termes, elle montre qu’une politique énergétique européenne menée selon les préconisations d’ECF conduirait à des investissements extrêmement lourds et entraînerait, à Euros constants, un doublement du prix de l’électricité en Europe à l’horizon 2050. Et la France devrait alors servir de plaque de transit pour l’électricité européenne  et serait traversée pour ce faire d’un très grand nombre de lignes à très haute tension.

Elle conclut que cette situation milite très fortement en faveur d’une refonte de la politique énergétique européenne mettant au premier plan, aux côtés de la protection du climat, la compétitivité de l’industrie européenne.

 

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