Dans un contexte dominé par la menace d’une pénurie énergétique et la contrainte du changement climatique, c’est avec le plus grand sang-froid qu’il faut se demander s’il est pertinent ou non de « sortir du nucléaire ». Or, le débat tel qu’il est mené, surtout depuis Fukushima, semble avoir définitivement renoncé à toute rationalité.
Les deux premières parties du livre de Pierre Bacher sont consacrées aux risques liés au nucléaire, en particulier aux risques, réels et supposés, de la radioactivité, aux risques d’accident, au devenir des déchets nucléaires, à la distance entre nucléaires civil et militaire. La troisième partie présente les atouts de cette énergie, notamment en matière de protection du climat, d’économie et d’indépendance énergétique. La quatrième partie aborde les voies envisagées, notamment en Allemagne, pour se passer du nucléaire ; voies pas forcément très respectueuses de l’environnement. La cinquième partie traite de la catastrophe de Fukushima, sans complaisance mais en montrant aussi tous les enseignements que l’on peut et que l’on doit en tirer pour limiter les risques et les conséquences d’accidents graves.
Dans ses « réflexions finales », Pierre Bacher soulève des questions éthiques, notamment la question de notre legs aux générations futures : d’un côté des déchets radioactifs, certes à vie longue mais gérés avec rigueur, de l’autre une augmentation considérable de la concentration en gaz carbonique dans l’atmosphère, avec des conséquences incalculables et peut-être irréversibles, sans parler de l’épuisement des ressources de pétrole, de gaz naturel et de charbon.
En examinant un par un les postulats qui fondent le credo antinucléaire, Pierre Bacher se livre à une entreprise salutaire. Pour chacun des sujets évoqués, il propose une mise au point, qui permet à tous d’évaluer le pour et le contre et au débat de s’ouvrir… enfin !
