Fessenheim condamné, un énorme gâchis pour le climat et pour le pays

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Communiqué du 17 FÉVRIER 2020

 

Président : Éric Maucort      

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Fessenheim condamné, un énorme gâchis pour le climat et pour le pays

 

 

                En décidant la mise à l’arrêt définitif du réacteur n°1 de Fessenheim, la France fait le choix de se priver d'une unité opérationnelle de production d’électricité pilotable et non émettrice de CO2 : cette unité de production d’électricité aurait pu durer encore une, voire plusieurs décennies et aucune source d’électricité décarbonée propre à compenser la fermeture n'a été mise en service au préalable. Le Président de la République avait pourtant affirmé haut et fort que la France voulait être exemplaire dans la lutte contre le réchauffement climatique... l'arrêt de la centrale constitue pourtant au moins une triple peine pour notre pays.

 

                Que l’électricité produite par Fessenheim ait été consommée en France ou exportée, son absence doit être compensée par de l’électricité produite ailleurs en Europe puisque aucune source de remplacement n’est mise en service en France. On remplace donc la production du réacteur, environ 5 TWh par an d’électricité, avec un contenu carbone quasiment nul, par de l’électricité carbonée à hauteur de 460 g de CO2 par kWh (moyenne européenne). La décision de l'état français va donc entraîner l’émission de plus de 2 millions de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de ce qui est émis par plus d’un demi-million de logements chauffés au fioul ou au gaz ou par plus d'un million de véhicules. Pour le climat, arrêter un seul réacteur de Fessenheim, c'est équivalent à supprimer tous les véhicules électriques qui roulent actuellement en Europe pour les remplacer par des véhicules à essence.

 

                L'arrêt de la centrale de Fessenheim est une faute grave dans la lutte contre le changement climatique et un signal tout-à-fait déplorable donné à la communauté internationale.

 

 

                Fessenheim contribue à donner à la France une électricité qui, en plus d'être à très faible émission de CO2, est abondante et tout à fait compétitive. C'est exactement ce que vise la transition énergétique du monde entier. Se priver de cette centrale est une totale aberration. Les moyens de production actuellement construits, comme ceux qui le seront dans le futur présentent tous des coûts de production très largement supérieurs à ceux de Fessenheim.

 

                L'arrêt de la centrale de Fessenheim est le sacrifice d'un atout essentiel pour le pays.

 

 

                Fessenheim fournit à la France et à l'Europe une électricité fiable et pilotable essentielle pour la sécurité d'approvisionnement et la continuité de fourniture. Seules les centrales nucléaires et les barrages hydrauliques présentent ces caractéristiques (les centrales thermiques fossiles, également pilotables, doivent être fermées pour tenir nos objectifs climatiques). Prenant conscience du risque pour la sécurité d'approvisionnement, on nous annonce qu'il sera nécessaire de différer de plusieurs années la fermeture de la centrale charbon de Cordemais pourtant prévue par la loi.

 

                L'arrêt de la centrale de Fessenheim est un risque important pour la garantie de fourniture d'électricité en France et en Europe.

 

 

                À cette triple peine s'ajoutent, bien sûr, le coût induit par la fermeture d'un outil en état de marche et que les français devront payer, la perte économique pour le territoire alsacien et bien sûr l'impact social pour ceux qui travaillent à Fessenheim.

 

                Concernant les arguments techniques avancés pour fermer cette centrale, on précisera que l'Autorité de Sûreté a récemment encore confirmé son excellent niveau de sûreté. Quant à la question des déchets nucléaires, utilisée comme prétexte repoussoir du nucléaire, des solutions techniques éprouvées existent et sont d'ailleurs déjà mises en œuvre dans les pays scandinaves.

 

 

L'arrêt de la centrale de Fessenheim est une opération perdante sur toute la ligne. Où est l’intérêt général qui doit guider les politiques publiques ?

 

 

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