Hervé Nifenecker
  • Gaz à effet de serre
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  • Eolien et solaire

Les émissions de CO2 ont recommencé à augmenter. A l’occasion de la COP23, 15000 scientifiques nous mettent en garde contre un réchauffement climatique qui risque d’être catastrophique. Nous allons, assurément, entendre et lire les appels à changer de mode de vie et à  recourir aux énergies du vent et du soleil émanant de Greenpeace, WWF, FNE et de toutes les nuances de Vert, relayés par les journaux bienpensants  comme « Le Monde » et « Libération », les radios France Inter  et France Culture, les chaînes de  télé France2, France3 et Arte, des prophètes et prophétesses comme Yannick Jadot et  Corinne Lepage.

 

Les mêmes prônent la sortie du nucléaire et dénoncent la décision du gouvernement de retarder la réduction de la part du nucléaire d’une quinzaine d’années. Ils s’opposent aussi à la grande hydraulique et à la capture-stockage  du CO2.  Pour eux, point de salut hors des énergies du Vent et du Soleil. Ils taisent tout simplement le fait que les éoliennes ne produisent pas de courant s’il  n’y a pas de vent et que les cellules photovoltaïques restent inertes s’il n’y a pas de soleil. Ils ne protestent jamais, toutefois, contre l’usage croissant du gaz naturel[1]. Mais on  fait semblant d’oublier que le gaz naturel, autrement dit le méthane, est lui-même un puissant gaz à effet de serre (60 fois plus que le CO2[2]) et produit du CO2  lors de sa combustion.

En Europe les pays qui émettent le moins de CO2 par habitant sont ceux qui utilisent essentiellement l’hydroélectricité ou le nucléaire pour produire leur électricité.  Ainsi la Suède émet 3,86 tonne de CO2 par habitant, le Danemark 6,12, l’Allemagne 8,93 et la France 4,32. Les bons apôtres n’ont pourtant de cesse de citer le Danemark et l’Allemagne en exemples. Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir : foin de la réalité des émissions de CO2 et vive les énergies renouvelable intermittentes.

Mais, direz-vous, l’électricité nucléaire est hors de prix ! Tout faux : en 2014 les Suédois payaient leur électricité 140 €/MWh , les Danois 280 €/MWh,  les Français 150 €/MWh et les Allemands 270 €/MWh.

Reste que l’EPR coûte très cher alors que les énergies renouvelables deviennent rentables. Il est vrai que le coût de l’EPR atteindra 10 milliards d’euros (au lieu des 3 prévus) pour produire 12 TWh/an[3]. C’est cher. Mais les consommateurs d’électricité français ont dépensé (par le prélèvement de la CSPE) 19 milliards d’euros  avec un engagement de 100 milliards sur 20 ans (soit, en tout, le prix de 10 EPR) pour une production de 20 TWh/an d’électricité éolienne et photovoltaïque.

Mais, nous rabâchent les bienpensants, le nucléaire est hyper dangereux. Encore faux, pour produire 1000 TWh d’électricité (deux fois la consommation française), selon  le magazine américain Forbes, utilisant, entre autres, les travaux de la commission européenne[4] on déplore 170000 décès avec le charbon, 24000 avec la biomasse, 4000 avec le gaz naturel, 1500 avec l’hydroélectricité, 450 avec le photovoltaïque, 150 l’éolien et….90 avec le nucléaire.

Comment, alors, comprendre l’hypocrisie des bienpensants ?  La peur panique du nucléaire orchestrée et diffusée depuis longtemps par Greenpeace et les partis Verts est très  rentable en termes d’adhésion, de  recueil de fonds et de nombre de voix aux élections. Les puissants lobbys gaziers et « renouvelables »[5]  voient dans le nucléaire un puissant concurrent et trouvent chez les bienpensants d’utiles alliés. Une alliance entre idéologie et gros sous qui , semble-t-il,  séduit  la plus grande partie de médias…

Tant pis pour le Climat du moment que les bonnes consciences et les portemonnaies sont satisfaits.

 

[1] Le qualificatif « naturel » n’est souligné que pour le gaz, alors que le charbon et l’Uranium sont tout aussi naturels.

[2] Il suffit d’une fuite de 5% lors de l’extraction, du transport et de l’usage pour doubler sa contribution à l’effet de serre comme combustible.

[3] 1 TWh vaut 1 million de MWh

[4] Estimation sur le cycle de vie incluant l’extraction des minerais (ou la coupe du bois), le transport, la construction des centrales, la production d’électricité, les conséquences des rejets gazeux et liquides, mais pas l’effet de serre. Les catastrophes sont incluses, y compris Tchernobyl et Fukushima.

[5] Contrairement au soit disant « lobby nucléaire » qui ne regroupe que des entreprises publiques, les lobbys gazier et « renouvelable » défendent les intérêts de puissants groupes privés.

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