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Ou l’on voit Anselme Triboulet rechercher des financements

tout en exorcisant les électrons

Adam Pasbeau avait besoin de moyens pour porter la bonne parole au citoyen. Certes, il eut pu demander à ses sympathisants de l’avenue Foch pour qui l’horizon ultime de la ré-industrialisation du pays était la multiplication des Velibs , mais il lui semblait juste que le coût de la campagne visant à sauver le monde soit supporté par ceux qui s’évertuaient à le perdre.  Il aurait volontiers taxé chaque électron rendu radioactif par la production au voisinage d’une centrale nucléaire, mais, malgré le soutien militant des spécialistes de l’homéopathie et des médecines alternatives, il semblait difficile de trier les électrons en fonction de la mémoire laissée par la rencontre inopinée avec un neutron. 

Devant ce dilemme, il fit appel à l’astuce de son conseiller scientifique spécial, Anthelme Triboulet, pour mettre en coupe réglée la compagnie d’électricité , qui avait, par décret gouvernemental, été contrainte à acheter a prix d’or tout électron issu de la culture biologique. Comme le temps pressait, Anthelme Triboulet décida donc de profiter de l’aubaine du rachat des électricités renouvelables pour financer leur multiplication. Certes, la Loi de Kirchhoff semait une joyeuse panique dans la gestion du réseau, mais on n’allait quand même pas laisser ce Monsieur Kirchhoff se mettre en travers du progrès vert et il décida de demander l’abrogation de cette loi Scélérate.

 En d’autre temps, il eut volontiers utilisé cette stratégie pour développer un mouvement perpétuel. Mais le temps pressait, et il résolut, dans un de ces raccourcis fulgurants ou l’on reconnaît les grands ingénieurs, de coupler le photovoltaïque et l’éolien dans une grande marche vers le progrès vert.  Il suffisait pour cela de recouvrir les pales d’éoliennes par des cellules photovoltaïques .

 En temps de  présence simultanée du vent et du soleil, ce dispositif fournirait une ressource énergétique abondante permettant de financer le parti vert.  En cas de vent sans soleil, l’électricité produite de façon intermittente permettrait de justifier le remise en route des centrales à charbon qui permet de coupler les éoliennes au réseau. En cas de soleil sans vent, il disposait ainsi d’un électricité permettant de mouvoir des ventilateurs  rendant l’été plus supportable. En cas d’absence de vent et de soleil, on pourrait toujours utiliser les mats des éoliennes comme montant de balançoires qui permettraient de fournir aux journalistes forces images de bambins souriants, témoignant de la valeur citoyenne des électrons à voile.

Certes, le dispositif ne fonctionnait pas de nuit, mais on pouvait pallier cet inconvénient mineur grâce à des lampes à basse consommation astucieusement positionnées en face des cellules, consommant de l’électricité au tarif de nuit, illuminant les cellule solaires, et revendant l’électricité produite au producteur national, revente faite à un tarif  idoine et somptueux. Comme le rendement des cellules avait tendance à marquer le pas, Anthelme Triboulet proposa  à son  commensal de voter une loi fixait le prix de rachat suffisamment haut pour que le dispositif précédent devint rentable.

 On augmentait ainsi l’incitation à développer le photovoltaiquéolien, ce qui prouvait de facto le succès et le potentiel de ces technologies innovantes. On consommait des électrons « nucléaires » sans avoir besoin de les exorciser ( ce qui est toujours un surcoût, et demande l’accord de l'évêque, on finançait aux frais du diable les preux chevaliers de EELV. Saisi par la beauté et l’élégance de la solution trouvée, Anthelme Triboulet resta songeur l’espace d’un instant, puis alla la joie dans l’âme confier son idée au trésorier du parti, lequel le reçut avec enthousiasme.

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