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Transition énergétique et climat - Comprendre pour agir

Gilbert Ruelle, membre de l’Académie de technologie, nous propose deux textes complémentaires, complets, documentés, sur l’énergie et l’ « homme », de la nuit des temps aux débats actuels.

 

Lorsque les risques associés à des technologies complexes deviennent eux-mêmes complexes, et incomplètement cernés, l'approche rationnelle devient inaudible. Elle est dominée par une doxa[1] populaire qui amène à considérer que les risques les plus importants ne doivent plus être évalués à l'échelle de leur très faible probabilité, mais considérés comme certains dans leur survenue. Principe de précaution ou principe d’interdiction ?

Il est nécessaire que les décideurs politiques puissent retrouver la rationalité de l'approche, en évitant que ces craintes confuses ne dominent, et qu’elles conduisent à des politiques contraires aux objectifs essentiels, dont un des principaux (le principal ?) est aujourd’hui le risque d’une dérive climatique frappant une population encore croissante.

Cinq « transitions énergétiques », plus ou moins achevées selon les régions du monde, ont modelé la société actuelle. La doxa populaire nous en propose une sixième, un retour aux sources (ou une régression ?) , avec un « tout renouvelable » imposé dans l’urgence, prioritaire vis-à-vis de la baisse des émissions de gaz à effet de serre, elle-même noyée dans la neutralité carbone[2].

Deux textes creusent le sillon d’une analyse logique et pragmatique.

-       Le premier, « énergie et écologie, LES Transitions historiques », revisite l’histoire à la lumière des sciences et des techniques, avec des définitions essentielles à toute compréhension. La politique énergétique observée avec une pondération des risques et des approches ;

-        Le second, « POUR QUI CE DISCOURS PEUT NE PAS ÊTRE AUDIBLE », s’attache à examiner la séduction d’une éventuelle sixième transition, portée par des lobbys très puissants (ONG, partis politiques, industriels, agences d’état), celle des énergies renouvelables, y compris les énergies renouvelables électrogènes intermittentes. Entre risques réels et supposés, sous-estimation du poids social des politiques officielles (dont la promotion n’est pas toujours sincère), le scientifique, l’économiste, le sociologue, doivent comprendre le mécanisme de la pression exercée sur les politiques et les citoyens, et sa puissance.

« Sauvons le climat » estime que ces deux textes, très personnels, apportent une lumière particulièrement pertinente sur l’énergie et son rôle, alors que s’accélère l’impact des technologies. Puissent quelques décideurs politiques s’en imprégner.

Marie Curie ne disait-elle pas : « Dans la vie, rien n'est à craindre, tout est à comprendre. Il est temps à présent de comprendre davantage, afin que nous puissions moins avoir peur. »

 



[1] La doxa est l'ensemble d'opinions (confuses ou pertinentes), de préjugés populaires ou singuliers, de présuppositions généralement admises et évaluées positivement ou négativement, sur lesquelles se fonde toute forme de communication. Ces opinions tendent à s’éloigner de l’analyse scientifique et technique.

[2] La neutralité carbone (ou zéro émission net ZEN) a été définie par le GIEC comme « l'état dans lequel toute émission anthropique résiduelle de CO2 est contrebalancée par des éliminations anthropiques de CO2 à l'échelle mondiale ». Plus rustiquement, la neutralité carbone, à l'intérieur d'un périmètre donné, est « un état d'équilibre à atteindre entre les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine et leur retrait de l'atmosphère par l'homme ou de son fait ». C’est un concept ambigu, sans qu’un cadre unifié ait été établi, intégrant des puits négatifs de carbone hypothétiques. Il domine cependant l’approche politique actuelle, et est porteur de bouleversements sociaux non sérieusement évalués.

 

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