Hervé NIFENECKER et Jacques MASUREL
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  • La Transition Energétique

Nicolas Hulot prend dignement acte de son échec climatique

Jacques Masurel, Hervé Nifenecker

Nicolas Hulot vient donc de jeter l’éponge en quittant le gouvernement, estimant, semble-t-il, que les résultats obtenus étaient trop éloignés de  ses objectifs. Nous saluons la dignité du  Ministre.

En ce qui concerne la politique climatique, son constat est lucide. A l’origine du Grenelle de l’Environnement, il a fortement influencé la politique française depuis le septennat de Nicolas Sarkozy, avec la volonté de lutter contre le réchauffement climatique et de développer la production d’électricité renouvelable. Ministre, il a inscrit sa politique dans le cadre de la loi sur la Transition Energétique pour la Croissance Verte votée en 2015.

On peut donc examiner les résultats de son action depuis 2014. En 2014 la France envoyait 304 millions de tonnes de COdans l’atmosphère alors que, en 2017, ses émissions atteignaient 320 millions de tonnes, soit 16 millions de tonnes supplémentaires. « En même temps », la puissance éolienne installée, de 11,5 GW en 2014, atteignait 18 GW en 2017. De son côté la puissance photovoltaïque est passée de 5,3 GW à 7,7 GW. Ce développement de la production d’électricité renouvelable a été financé par une partie d’une taxe prélevée sur les consommations d’électricité, la CSPE. En 2014 celle-ci atteignait 3,017 milliards d’euros et s’envolait à 5,279 milliards d’euros en 2017 avec une prévision de 5,913 milliards en 2018. En 2018, bien qu’augmentant leurs émissions de CO2 de 16 millions de tonnes, les Français auront sacrifié 3,6 milliards d’euros sur l’autel écologique !

A quoi auront donc servi ces milliards puisque ce n’est pas à diminuer notre consommation de combustibles fossiles ? A mettre en difficulté la production nucléaire qui n’a aucun impact négatif sur le climat puisqu’il n’émet pas de gaz à effet de serre ! Là est l’erreur fondamentale qui explique l’échec de Nicolas Hulot : avoir cru les semeurs d’illusions qui lui ont affirmé qu’il était possible, en absence de stockage massif de l’électricité, de diminuer à la fois la production nucléaire et les émissions de CO2.  L’exemple allemand est là pour  confirmer cette  impossibilité à une échelle bien plus importante que celui de la France.

Le départ de Nicolas Hulot pourrait être l’occasion de décider enfin d’une politique efficace et économique de diminution de nos émissions de CO2 :

  1. Abandonner l’objectif très onéreux et inutile de réduction de la part du nucléaire
  2. Décréter un moratoire sur le soutien aux nouvelles installations éoliennes et photovoltaïques en attendant la mise au point d’un système de stockage de l’électricité économique et efficace
  3. Remplacer la production de chaleur domestique par le gaz ou le fioul par la chaleur solaire, les pompes à chaleur, l’effet Joule voire la combustion de la biomasse
  4. Redéployer les finances économisées aux points 1 et 2 vers la mobilité électrique par une politique plus volontariste.
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