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Bali, des résultats encourageants.

Mais le compte n’y est pas.

Du 3 au 14 décembre derniers se tenait à Bali la Conférence des Nations Unies sur le changement de Climat, où devaient être prises des décisions pour l’après Kyoto (après 2012).
A la suite du rapport du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), des scientifiques du monde entier ont envoyé une lettre aux participants à la conférence de Bali (http://www.climate.unsw.edu.au/bali/pdf/french.pdf)  pour insister sur la nécessité de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre à un niveau bien inférieur à 450 ppm (parties par million, mesurées en concentration équivalente de CO2), pour limiter le réchauffement à moins de  2 degrés Celsius, ce qui implique que les émissions mondiales atteignent leur plus haut niveau puis décroissent au cours des 10 à 15 prochaines années. Cet objectif est le minimum  requis pour éviter le développement à grande échelle de situations climatiques dramatiques..
Dans son préambule, la feuille de route de la conférence de Bali prend acte du fait qu’il y a urgence à réduire les émissions de gaz à effet de serre sous peine d’avoir beaucoup plus de difficultés à le faire plus tard et avec des risques accrus d’impacts sévères du changement du climat. (voir http://www.effet-de-serre.gouv.fr/la_feuille_de_route_de_bali)
« Sauvons le Climat » approuve cette position., mais regrette qu’elle n’ait pas donné lieu à des engagements chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l'image de ce  qu’a déjà décidé l’Europe. Plusieurs pays, en tête desquels les Etats-Unis, se sont opposés à un tel engagement contraignant. Deux scénarios de réduction des émissions des gaz à effet de serre proposés par le GIEC sont bien cités, mais seulement en incidente, à l'intérieur du texte. De plus, rien de précis n’est dit sur les moyens à employer pour obtenir efficacement cette réduction.
 « Sauvons le Climat » note avec satisfaction les progrès importants réalisés par rapport au protocole de Kyoto. Ainsi, désormais, tous les pays sont invités à réduire leurs émissions polluantes, avec des actions et des objectifs qui devraient être quantifiés pour les pays développés, et des actions mesurables et vérifiables mais sans contrainte pour les pays en développement.
Les négociations sur les thèmes qui concernent  les solutions d'adaptation aux impacts du changement climatique, les actions pour réduire les émissions de gaz a effet de serre, les transferts technologiques, les mécanismes financiers doivent débuter en avril 2008 pour aboutir à un accord en 2009 afin que le nouveau cadre de travail soit mis en oeuvre dès 2013, immédiatement après la  première période d'engagement du Protocole de Kyoto.
La gestion et le financement du Fonds d'adaptation au changement climatique sont définis.
Les émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des sols (20% des émissions mondiales) sont enfin prises en compte, comblant ainsi un vide de Kyoto.
Le lancement, d'ici 2009, de projets pilotes pour les transferts de technologie et pour la capture et la séquestration du dioxyde de carbone est prévu. Un appel à contribution a été émis.
Espérons que l’électricité nucléaire pourra enfin bénéficier des Mécanismes de Développement Propre, dès lors que le GIEC reconnaît son utilité pour la limitation des rejets de CO2.
 
Ces résultats, dont on peut se demander s’ils justifient vraiment d’avoir réuni 11 000 participants, avec tout ce que leur transport jusqu’à Bali a entraîné comme émissions de carbone, sont loin de ce que demandaient les scientifiques dans leur lettre. On est en droit de s’interroger sur les causes de ce demi-échec et de se demander qui porte la responsabilité de cette limitation à ce qu’il faut bien appeler des demi-mesures.
Si les USA font figure de mauvais élèves de la classe, les principales ONG, avec leur mise au ban du nucléaire et de la grande hydraulique, leur rejet systématique des OGM et leur réticence vis-à-vis du captage-stockage du CO2, ne portent elles pas aussi une écrasante responsabilité en enlevant à la lutte contre le réchauffement climatique certains de ses outils les plus efficaces?
 Si des efforts sont effectivement demandés à tous les pays, il est regrettable qu’on n’ait pas défini à quel niveau et en fonction de quels critères ils doivent être portés. Sans directives claires, il est à craindre que les décisions utiles pour réduire vraiment les émissions de gaz à effet de serre ne puissent pas être prises à temps et à un coût raisonnable. « Sauvons le Climat » considère que les émissions par tête d’habitant devraient être le critère principal des efforts à fournir pour converger avant la fin du siècle vers un objectif commun à tous les pays.
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